Katrina Gupalo (Lettonie) répond aux questions de La Gazette

En 2024, elle était notre chouchoute des sélections nationales avec The Cat's Song. En février prochain, elle tentera de nouveau de représenter la Lettonie à l'Eurovision avec Scarlett Challenger.

La merveilleuse Katrina Gupalo a accepté de répondre à nos questions (et on ne s'en est toujours pas tout à fait remis).



L'an dernier, vous avez terminé 3ème en finale du Supernova (ndlr: sélection lettone). Comment avez-vous vécu ce résultat ?

Je mentirais si je disais que je n’ai pas pleuré toutes les larmes de mon corps après la finale de l’an dernier. Mais c’est la vie ! J’ai le sentiment que The Cat’s Song ne s’arrête pas au Supernova. C’est une chanson qui dépasse cet événement, et je ferai tout mon possible pour qu'elle apporte encore de la joie et du bonheur au plus grand nombre.

Quand avez-vous pris la décision de vous présenter à nouveau cette année ? Comment vous sentez-vous vis-à-vis de cette nouvelle proposition, Scarlett Challenger ?

Les Eurofans et mes amis de l’Eurovision me manquaient tellement que j’ai choisi de revenir et de partager avec eux ma nouvelle chanson, Scarlett Challenger. Je me suis dit que tous ceux qui avaient apprécié The Cat’s Song aimeraient aussi cette nouvelle composition. Une fois encore, j’explore différents styles musicaux, avec une dimension théâtrale. La décision de participer m’est probablement venue dès que j’ai fini d’écrire Scarlett Challenger cet été.

Cette chanson est très spéciale pour moi, et j’espère que ceux qui en ont besoin trouveront inspiration et réconfort dans mon message et ma musique.


« Notre objectif était d’écrire la meilleure chanson pour l’Eurovision, et je pense que nous y sommes parvenus ! »


Pouvez-vous nous en dire davantage sur le processus de création de vos chansons pour le Supernova ?

The Cat’s Song et Scarlett Challenger ont été créées de manière très différentes. The Cat’s Song est née d’une collaboration avec mes amis musiciens, producteurs et auteurs Edgar Vilcans, Evija Smagare et Armands Varslavans. Notre objectif était d’écrire la meilleure chanson pour l’Eurovision, et je pense que nous y sommes parvenus !

Pour Scarlett Challenger, l’histoire est tout autre. Cet été, je suis allée aux États-Unis et j’ai redécouvert un rêve d’enfant que j’avais presque oublié. Ce voyage a provoqué un éveil émotionnel chez moi. Dès mon retour à Riga, je me suis assise au piano et j’ai écrit la chanson. Elle parle d’une voiture – une Dodge Challenger – qui symbolise un voyage vers la concrétisation de mes rêves. J’ai dû tout laisser derrière moi, le bon comme le mauvais, pour créer quelque chose de nouveau et de puissant, un peu comme le message de Non, je ne regrette rien d’Édith Piaf.

Votre participation au Supernova 2024 vous a-t-elle permis de gagner en popularité, notamment à l’internationale ?

Oui, bien sûr ! Je ne me suis jamais sentie aussi aimée et respectée en tant qu’artiste. Maintenant, après chaque concert, il y a une longue file de personnes (surtout des enfants) qui m’attendent pour un autographe, pour prendre une photo, ou parfois juste pour me faire un câlin. J’ai également reçu de belles propositions et des opportunités pour ma carrière grâce au Supernova.


« Cette année sera ma dernière participation au Supernova.»


Votre site mentionne que vous êtes Lettone et Ukrainienne. Avez-vous déjà pensé à représenter l’Ukraine à l’Eurovision ?

Oui, j’y ai souvent pensé. Cette année sera ma dernière participation au Supernova, car je n’aime pas m’enfermer dans une routine. J’ai essayé trois fois, et je pense que c’est suffisant. Qui sait ? Peut-être que dans le futur, je tenterai ma chance pour l’Ukraine.

Que représente l’Eurovision pour vous personnellement ? Est-ce un événement très suivi en Lettonie ?

L’Eurovision est un événement très spécial pour moi. Enfant, j’attendais chaque année ce moment pour le regarder avec mes parents. En grandissant, j’ai rêvé de jouer sur cette scène et de me connecter aux fans à travers l’Europe. En Lettonie, l’Eurovision est un rendez-vous culturel majeur. Le Supernova est la plus grande scène pour les musiciens professionnels du pays. Il rassemble les gens et offre aux artistes lettons une chance unique de montrer leur talent à une audience internationale.

La Lettonie a participé à l’Eurovision 24 fois, mais elle ne s’est qualifiée pour la finale qu’à 11 reprises. À votre avis, qu’est-ce qui explique ces difficultés ?

Je pense que l’une des raisons est que les Lettons ont des goûts musicaux uniques, souvent différents des préférences du public européen. Les styles musicaux qui séduisent ici ne parviennent pas toujours à toucher les votants d’autres pays.

Vous avez étudié aux États-Unis et au Royaume-Uni. Qu’est-ce qui vous y a poussée à l’époque, et comment cela a-t-il influencé votre art ?

C’était une décision motivée par le désir d’élargir mes horizons professionnels et personnels. On sent particulièrement l’influence de mon séjour aux États-Unis dans Scarlett Challenger.


« Ma chanson préférée de l’Eurovision, sans hésitation, est Voilà de Barbara Pravi.»


Vous avez créé et dirigé un spectacle intitulé 100 Years with Piaf. Pourriez-vous nous en dire davantage sur votre relation avec la France et la musique française ?

Mon père adorait la France et m’a transmis son amour pour sa culture, son art et sa langue. J’ai étudié au Lycée Français de Riga avant de rejoindre la Central Music School. La musique française a toujours occupé une place spéciale dans mon cœur, que ce soit une chanteuse et performeuse comme Edith Piaf ou un auteur et interprète comme Serge Gainsbourg. Ces artistes ont profondément influencé mon art.

La France est particulièrement fière de la performance de Slimane. Qu’en avez-vous pensé ?

La performance de Slimane était puissante et émouvante, mais ma chanson préférée de l’Eurovision, sans hésitation, c’est Voilà de Barbara Pravi. Pour moi, c’est tout ce que doit être l’Eurovision en termes d’art, de musique et de performance.